Deux syndicats d'hôtesses de l'air et stewards d'Air France ont exigé la « fermeture de la desserte de Conakry » par leur employeur. L'annonce intervient alors que le gouvernement vient de renforcer son dispositif de prévention contre l'arrivée du virus Ebola par l'un des avions Air France.
L'Unsa et le SNPNC-FO, syndicats des personnels navigants et commerciaux (PNC) représentatifs à Air France, craignent le risque de contagion du virus Ebola par l'un des leurs. Ils ont donc demandé à Alain Vidalies, nouveau secrétaire d'État chargé des Transports « d'ordonner la fermeture de la desserte de Conakry jusqu'à maîtrise complète de l'épidémie ». « Nous vous précisons qu'il est du ressort du PNC de prodiguer les premiers soins aux passagers nécessitant une assistance médicale. Vous imaginez qu'en cas de virus, les «précautions» prises par Air France n'offrent aucune garantie et font peser un risque fort de contamination, non seulement pour ses personnels, mais également pour les autres passagers », écrivent les syndicats, qui précisent que les escales des navigants d'Air France prévoient un séjour de 28 à 56 heures à Conakry, en Guinée, l'un des trois pays africains sévèrement touchés par le virus Ebola, avec le Liberia et la Sierra Leone.
Rappelons qu'Air France, qui a interrompu sa desserte de Freetown en Sierra Leone, continue de desservir Conakry et que le gouvernement français vient de renforcer son dispositif pour prévenir une éventuelle arrivée en France du virus Ebola, avec prise de température des passagers par thermo-scan, à l'aéroport de Conakry par des médecins français, à Paris Charles de Gaulle ainsi qu'un questionnaire à remplir par les passagers afin d'établir un traçabilité des personnes qu'ils vont rencontrer sur le territoire.
A ce jour, le virus Ebola a fait plus de 4 500 morts quasi exclusivement dans les trois pays d'Afrique de l'ouest. Les experts s'accordent à dire que la contagion pourrait s'accélérer d'ici décembre si des moyens supplémentaires ne sont pas déployés dans les pays touchés. Le nombre de malades double tous les mois, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait savoir que 5 000 à 10 000 nouveaux cas par semaine pourraient être enregistrés dès le mois de décembre en Afrique de l'Ouest, ce qui correspond à 1500 nouveaux cas par jour.