Quatre vingt dix ans ! Tel est le contrat qui a été signé entre la République de Guinée et l'aéroport Charles de Gaulle de Paris pour la gestion de celui de Gbessia Conakry. Ce contrat a vu le jour au temps de la deuxième République du Général Lansana Conté.
Aujourd'hui, le nouveau ministre des Transports est monté au créneau pour dénoncer ce contrat qui « n'arrange pas le pays » en termes de recettes ni en termes de trafic aérien. Devant les députés à l'Assemblée nationale, le ministre Oyé Guilavogui a plaidé afin que ce contrat soit revu. « L'aéroport de Gbéssia aujourd'hui se résume à la seule compagnie Air France. Il faut casser ce monopole pour ouvrir l'espace guinéen à toutes les compagnies internationales… ».
Il est à noter que depuis l'entrée en vigueur de ce contrat avec l'aéroport de Paris, le trafic aérien vers Conakry a diminué drastiquement. Les compagnies internationales qui étaient implantées en Guinée ont fermé boutique. Celles qui desservaient le pays ont cessé de venir car l'aéroport Gbessia est le plus cher de toute la sous-région.
« Les responsables de l'aéroport de Paris ont adopté une politique de cherté pour tuer la concurrence et assoir le monopole de Air France… », estime un responsable guinéen travaillant à la Sogeac. Il ajoute : « à l'époque de la signature de contrat, nous avons tout fait pour le dénoncer sans résultat. Comme vous savez, ceux qui étaient en charge du ministère des Transports avaient une raison de le faire signer. Mais ce n'était pas à l'avantage de la Guinée… ».
Aujourd'hui, l'aéroport de Gbéssia ressemble à une cité des pas perdus. Aucun mouvement, aucun vol. Les travailleurs n'attendent que l'avion de Air France pour pouvoir espérer faire quelques affaires. A part cette compagnie, Brussels Airlines et d'autres plus petites viennent meubler le décor.
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