Un étudiant en médecine âgé de 25 ans, de nationalité bissau-guinéenne en provenance du Brésil a été arrêté à l'aéroport International Conakry-Gbessia alors qu'il transportait 60 boules de cocaïne, soit 36.000 euros, a appris Africaguinee.com. Il a été interpelé dans la nuit du 02 au samedi 3 juin 2017. C'est la troisième saisie du genre en l'espace de deux mois.
Le jeune étudiant Aliou Diamankan qui partait en vacance à Bissau dit avoir été abordé par un certain Victor au Brésil qui lui a fait une proposition alléchante qu'il a difficilement acceptée.
« Quand j'ai décidé d'aller chez nous à Bissau, j'ai informé un jeune qui était une connaissance à moi. Il m'a proposé le marché, je n'ai pas accepté. Mais pendant un mois, il me suppliait, il me faisait des gestes, m'amenait dans les restaurants. Il a fini par me convaincre. J'ai accepté leur proposition devant témoin. Ils m'ont donné les colis, j'ai quitté le Brésil, j'ai fait escale au Maroc avant d'arriver en Guinée. Ils m'ont dit que si je passe à l'aéroport, il y aurait quelqu'un qui devait m'attendre. Mais ils ne m'avaient pas donné son adresse. C'est lui qui devait me reconnaitre parce qu'on lui avait déjà envoyé ma photo. Après je lui livre la marchandise, il me paie, on se sépare pour que je rentre à Bissau », a expliqué le présumé trafiquant, qui précise qu'il devait être payé à 1.500 euros.
Comment a-t-il été arrêté ?
Au Brésil, il a d'abord avalé des comprimés avant d'avaler les boules de cocaïne dans un espace de 6heures, explique un responsable de la police guinéenne. Ensuite, il a pris son vol au Brésil à 21 heures via Casablanca où il est passé sans ennuis avant d'arriver à Conakry où il a été repéré puis interpelé.
« Après les formalités à l'immigration, il a été abordé par nos hommes qui lui ont fait passer au scanner de bagages. Ils n'ont rien trouvé sur ses bagages. Mais nos hommes qui avaient des soupçons sur lui l'ont conduit au bureau où il a été interrogé mais il n'a pas reconnu les faits sur place. Pour approfondir l'enquête, il a été amené à l'OCAD (office central anti-drogue). De fil à aiguille, on a été obligé de requérir un médecin légiste qui a conclu qu'il y avait des corps étrangers dans son ventre. Comme il savait qu'il n'avait plus de porte de sortie, il a choisi d'évacuer très naturellement les boules par l'anus », a expliqué à la presse un commissaire divisionnaire de police.
Pour le directeur du service en charge de la lutte contre le trafic de drogue et des crimes organisés, si la Guinée était hier la plaque tournante du trafic de drogue dans la sous-région ouest-africaine, aujourd'hui, elle constitue le barrage.
« Si quelqu'un prend ses boules au Brésil via le Maroc, il passe tous les dispositifs sécuritaires dans ces pays, on l'arrête à l'aéroport de Gbessia, ça veut dire que la volonté politique du Président de la République dans la lutte contre le trafic des stupéfiants marche bien. Nous ne retomberons plus jamais dans cette qualification négative de plaque tournante de trafic de drogue », a promis le Colonel Thiegboro, directeur du service en charge de la lutte contre le trafic de drogue et des crimes organisés. Le jeune Aliou Diamankan va être déposé ce jeudi devant un tribunal qui va le juger.